Et si le nouveau DPE encourageait le chauffage électrique ? - 30/03/2020

Alors que le nouveau Diagnostic de Performance Energétique (DPE) devait permettre de valoriser la performance énergétique d’un bien immobilier, certaines voix dénoncent ce fait. En premier lieu se trouve celle de l’association négaWatt qui estime que le nouveau DPE pourrait encourager « l’électrisation forcenée ».

L’énergie finale plutôt que l’énergie primaire

Si la 3CL-DPE pénalisait considérablement le chauffage électrique, il devrait en être différemment avec la RE 2020.

En effet, la révision du coefficient d’énergie primaire applicable à l’électricité fond considérablement en passant de 2,58 à 2,3. Pour négaWatt, ce choix revient à ne plus prendre en compte les pertes de transformation qui accompagnent la production d’électricité des centrales thermiques.

Indirectement, cela implique aussi que les convecteurs électriques soient privilégiés dans les logements, ce qui pourrait mettre à mal le recours déjà trop léger à d’autres énergies…

De meilleures notes sans consentir le moindre effort ?

Derrière les critiques formulées par l’association négaWatt se cache en réalité un problème bien plus subtil.

En effet, de nombreux biens immobiliers voyaient jusque-là leurs notes DPE plombées par un chauffage électrique de qualité moyenne. Aussi, des travaux de rénovation étaient indispensables pour espérer sortir de la catégorie des « passoires énergétiques ».

Avec la réforme du DPE, cela pourrait bien ne plus être nécessaire puisque certaines notes pourraient être revalorisées par le simple jeu de la méthode de calcul. Autrement dit, beaucoup de logements pourraient passer de la note F à la note E.

Selon négaWatt, un glissement de la catégorie C vers la catégorie B est également envisageable pour de nombreux biens du parc immobilier, et ce par un simple jeu de conversion (énergie primaire en énergie finale) et de mise à jour des seuils.

Les travaux d’amélioration de l’isolation vont donc pouvoir attendre encore un peu…